A.N.G.E: Chriseis

Il (Vianney) devait surement penser qu'elle le draguait mais pour l'instant, elle ne voyait pas l'intérêt de le détromper... Prenant sur elle pour ne pas paraitre paniquée, elle passa devant lui, lui adressant son plus beau sourire et pénétra dans la maison, non sans avoir jeté un regard discret par dessus son épaule afin de vérifier que Prisca et Aidrian étaient bien à sa suite. La pièce dans laquelle elle se trouvait était vaste et lumineuse, sans le contexte actuel et la dizaine de gardes du corps, elle aurait presque pu paraitre accueillante! presque...
Gaëlle laissa courir son regard à la recherche du détail qui clochait dans ce décor trop normal. Un vase sur l'appui de fenêtre, une crédence vernie sur laquelle se trouvait un chandelier, un miroir sur le mur du fond dans lequel son visage trop pale se reflétait. Rien d'effrayant ni de surnaturel. De part et d'autre d'une cheminée se trouvaient deux autres portes, gardées, tout comme celle qu'elle venait de franchir. Cette femme avait elle vraiment autant d'ennemis ou s'agissait il d'un caprice? A en juger par l'expression de crainte et de colère qui ne quittait plus le visage d'Aidrian, il semblait que la première proposition soit la plus plausible! Se forçant à inspirer calmement, elle attendait qu'une porte s'ouvre qu'elle puisse entrer, lui parler et en finir! Il y a des moments dans la vie où on peut avoir la très nette impression de se jeter dans la gueule du loup... celui la en faisait partie!
Sur sa droite se trouvaient trois sièges disposaient en arc de cercle, elle aurait été tentée de s'asseoir pour patienter mais elle était absolument certaine que cette attitude n'était pas celle appropriée! Dommage... Vianney était entré dans la pièce à leur suite se trouvait maintenant appuyé nonchalamment sur le mur, la regardant sans discrétion.
Une demi-heure avait dut s'écouler ainsi sans que rien ne se passe. l'atmosphère était de plus en plus pesante et Gaëlle avait du mal à ne pas céder à la peur. Si tout à l'heure elle avait préféré utiliser l'humour comme protection, les trente longues minutes passées à attendre au milieu d'une dizaine de gardes du corps au regard agressif avec pour seul bruit le son brutal de leurs pas sur le parquet, seraient venues à bout de l'humour le plus cassant de quiconque! Encore quelques minutes et elle perdrait tout contrôle d'elle même! S'avisant que Vianney n'avait toujours pas quitté la salle, elle s'approcha de lui pour lui demander combien de temps risquait de durer l'attente. Il fit mine de ne pas savoir mais comme elle ne bougeait pas il finit par demander:
_ Je suppose que vous venez voir Chriseïs?
Elle acquiesça non sans lui décocher son sourire le plus enjôleur! Il se rapprocha pour lui répondre, sans doute trop pour un simple échange d'informations mais elle ne recula pas... Elle n'avait qu'une envie, en finir au plus vite et si pour cela il fallait laisser croire à ce type qu'il lui plaisait alors tant pis, elle prenait le risque. Il lui murmura que "pour elle" il allait aller voir si elle pouvait bientôt les recevoir et il disparut derrière une des deux portes. Aidrian s'approcha, furieux et , malgré sa colère, sa voix était presque inaudible:
_ On peut savoir à quoi tu joues?
_ J'accélère les choses!
Elle aurait peut être dû éviter le sourire carnassier qu'elle lui adressa mais elle s'en rendit compte trop tard. La foudroyant du regard, il lui murmura de faire comme elle l'entendait mais de ne pas tenter le diable. Il avait l'air assez tendu et ce plus à cause de son échange avec Vianney que pour les risques qu'ils prenaient. Il faudrait qu'elle pense à s'excuser...
Comme à son habitude, Prisca préféra ne pas prendre partie et feint de n'avoir rien remarqué. La porte se rouvrit sur Vianney qui annonça que Chriseïs les attendaient, leur faisant signe de le suivre. Ils lui emboitèrent le pas et pénétrèrent dans une pièce beaucoup moins lumineuse et pour cause: de longues tentures bordeaux couvraient les fenêtres. Vianney disparut après avoir précisé qu' Elle arrivait. Gaëlle soupira intérieurement, espérant que l'attente ne s'éterniserait pas. Ses craintes à ce sujet s'envolèrent, laissant place à une angoisse beaucoup plus profonde lorsque la porte s'ouvrit sur une femme magnifique. Elle avait les cheveux longs, très longs, trop longs peut être qui tombaient jusqu'à sa taille en une cascade couleur de jais. Une longue robe amarante lui dénudait les épaules et mettait ses formes en valeurs. Ses lèvres teintaient de la même couleur et ses yeux ébène ressortaient délicatement sur un visage très pâle qui semblait sans defaults. Pourtant c'était une beauté froide, son visage, si parfait soit il, semblait, tel un masque, être privé d'émotion. Il ne présentait ni fossettes, ni rides ou marques quelconques. Il était splendide mais figé. Il était malgré tout celui d'une femme d'âge mûr. Quel âge avait elle? Quarante ans, peut être moins.
Lorsque Chriseïs rompit le silence, Gaëlle put constater que sa voix était à la hauteur de son image.



© Flore A.

je trouve que ton perso a des comportements très différents d'un passage à l'autre...après je sais pas c''est peut être normal, son évolution au cours de l'histoire

C'est normal en fait, ce passage sera placé beaucoup plus loin.